Mon travail photographique débute il y a 10 ans en cherchant à apprivoiser le banal et l’invisible du quotidien au fil de mes déplacements citadins. Gestes accidentels créés par le travail des hommes, traces et artefacts du temps deviennent par le jeu du cadrage serré comme autant de formes esthétiques sur des surfaces et matériaux improbables.

En acceptant de regarder l’environnement urbain sans a priori, en se détachant de sa fonctionnalité pour révéler sa qualité plastique et sa part d’abstraction, un instant poétique et intime se révèle au hasard d’un mur, d’un sol. Cette photographie, par ses effets de matières et de mouvement, entre en résonance avec la peinture abstraite.

Plus récemment, mes compositions visuelles explorent la pureté et la simplification par l’utilisation de formes géométriques et d’une gamme de couleurs restreinte.

Ce travail traduit les connexions graphiques et les relations formelles créées par la coïncidence de la lumière et l’exposition au regard d’un détail dans un espace public. Les lignes imparfaites varient en fonction de l’angle de vue et la photographie est alors une proposition de lecture à géométrie variable.